Vous vous posez la question d’avoir ou non un enfant… Mais entre vos projets professionnels, vos loisirs et l’inflation qui grignote votre budget, vous vous demandez si c’est une bonne idée ?
Lors de sa conférence du 16 janvier 2024, le président de la République avait annoncé vouloir prendre des mesures pour le « réarmement démographique » de la France.
Et pour cause, cette annonce fait suite à une baisse historique de naissances en France en 2023 : moins de 700 000 bébés sont nés l’an dernier (678 000 plus précisément) soit une baisse de 6,6% par rapport à l’année précédente.
Comment expliquer cette chute ?
Ce qui a été pointé du doigt, c’est la baisse de la fertilité. Mais il existe bien d’autres facteurs pour expliquer cette baisse, notamment des déterminants économiques, comme le prix du logement en hausse ou encore l’inflation et la baisse du pouvoir d’achat qu’elle entraîne.
Cependant, décider où non d’avoir des enfants est un choix extrêmement intime, qui dépasse souvent les considérations financières. Néanmoins, si vous avez un objectif de progression sociale, vous ne pourrez pas faire l’impasse sur de tels questionnements avant de prendre une décision aussi importante que donner la vie.
Dans cet article, je vais donc vous donner quelques pistes sur la décision ou non d’avoir un enfant, et ce, sous le prisme de l’évolution sociale.
1. Un enfant coûte beaucoup d’argent mais aussi beaucoup de temps
Et oui, avoir un enfant cela coûte cher. Très cher même.
Selon l’étude Ipsos pour Observatoire E.Leclerc des nouvelles consommations de 2019, les Français dépensent en moyenne 490€ par mois pour subvenir aux besoins de leur premier enfant. Selon une étude de la DREES1, de 0 à 2 ans, un enfant coûte 8600€ par an soit plus de 700€ par mois.
L’étude Ipsos révèle que la moitié des Français admettent ne pas avoir anticipé de telles dépenses.
Ne pas anticiper un tel coût peut s’avérer délétère pour vos finances personnelles. Car cela peut vous amener à puiser dans votre épargne, vous empêcher de constituer un matelas de sécurité financier ou pire encore, vous contraindre à contracter un prêt à la consommation…
Et plus on est jeune, plus on est bas sur l’échelle des salaires. Donc plus vous aurez un enfant jeune, plus vous commencerez à grever votre capacité d’épargne tôt. Or, les premières années de la vie active, juste après la fin des études, sont les plus déterminantes. D’une part, dans votre carrière pour grimper en niveau de revenus, et d’autre part, pour commencer à mettre de l’argent de côté et à faire travailler votre épargne.
Autre point d’importance, un enfant demande énormément de temps. Or le temps, c’est précisément votre ressource la plus précieuse car elle n’est disponible qu’en quantité limitée. Ainsi, l’arrivée d’un enfant contraint à faire des arbitrages et ce sera du temps en moins pour les événements professionnels ainsi que pour bâtir votre réseau. Si vous aviez toujours rêvé de monter votre propre entreprise, ce sera également du temps en moins pour ce projet.
Et surtout, parce qu’il n’y a pas que le travail dans la vie, ce sera moins de temps pour vos loisirs, vos sorties et vos projets personnels.
Avoir un enfant en voulant progresser sur le plan social, c’est donc une décision à prendre au regard de ces facteurs.
Une stratégie pour optimiser votre progression sociale est de remettre l’arrivée du premier enfant à bien plus tard dans votre carrière, quand vous serez bien installé professionnellement et financièrement parlant.
Voire à ne pas avoir d’enfant du tout et de profiter de votre temps et de votre argent pour monter vos projets !
2. L’arrivée d’un premier enfant peut booster votre salaire si vous êtes un homme, mais le plomber si vous êtes une femme
Selon une étude de l’INSEE, l’arrivée d’un enfant sera sans conséquence sur votre rémunération si vous êtes un homme. En revanche, les hommes faisant partie des 5% des salariés les mieux rémunérés voient leur revenu augmenter de 17%, cinq années après l’arrivée de leur premier enfant ! Notez que vous appartenez à cette tranche à partir de 5400€ nets mensuels avant impôts sur le revenu.
Si vous êtes une femme la situation est nettement moins avantageuse. Toujours selon cette même étude, pour les salariées les mieux rémunérées, la perte est « négligeable » (ce qui signifie tout de même qu’il y a une perte). De manière générale, l’arrivée d’un enfant conduit souvent à réduire voire à arrêter son travail, ce qui mène inévitablement vers une baisse de revenus. Cinq ans après l’arrivée de bébé, c’est 20 % de baisse de salaire pour maman !
3. Avoir des enfants pour transmettre votre patrimoine
Néanmoins, avoir des enfants peut comporter un avantage non négligeable pour l’avenir notamment si vous avez un patrimoine important à transmettre.
C’est pour cette raison que dans les grandes familles aristocratiques et bourgeoises, la tradition est d’avoir de nombreux enfants : pour faire perdurer un nom, un titre, un patrimoine immobilier ou encore une entreprise par l’héritage.
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Dans une perspective d’évolution sociale, si vous voulez fonder une famille avec des enfants, il vaut donc mieux lancer votre carrière professionnelle en premier lieu avant d’envisager de mettre un enfant au monde. Cela vous permettra de vous assurer une position et des revenus confortables pour ne pas risquer de stagner ou de régresser après l’arrivée de votre premier bébé. C’est d’autant plus vrai quelque soit votre genre puisque, plus vous êtes haut dans l’échelle de revenus, plus cela vous protège contre une baisse de revenus si vous êtes une femme. Pour les hommes, cela pourrait même propulser votre salaire !
Vous pouvez aussi choisir de ne PAS avoir d’enfant et de profiter de votre revenu pour vous consacrer à votre progression sociale et à vos projets personnels.
Dans tous les cas, il n’existe pas de modèle de vie unique et de recette prédéfinie pour progresser sur l’échelle sociale. L’ascension sociale est toujours possible avec ou sans enfant, c’est simplement une question de stratégie.
En définitive, cependant, je ne pourrais jamais vous dire s’il faut avoir ou non des enfants, cela reste un choix très personnel. Mais j’espère vous avoir éclairé sur cette décision si cruciale dans une existence.
Et vous, avez-vous choisi de reporter un projet d’enfant ou de ne pas en avoir pour favoriser votre progression sociale ? Dites m’en plus dans les commentaires !
- Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques ↩︎